Alors que les travaux de l'Assemblée nationale débute depuis le 6 février sur la réforme des retraites du gouvernement et que le projet de loi sur l'immigration du ministre de l'Intérieur a été précisé, je constate toujours une grande impensée de la part du Gouvernement sur la question essentielle de la natalité.
Pourtant cette question demeure fondamentale pour le futur de la nation, de son économie - notamment sur la pérénnité du système de retraite par répartition - et de sa culture.
La baisse de la fécondité cette dernière décennie est une alerte majeure trop souvent oubliée par nos dirigeants politiques. Elle traduit une forte inquiétude dans l'avenir.
C'est dans ce contexte, revenu sur le devant de la scène par l'actualité politique, que j'ai déposé ma première proposition de loi autour d'un nouveau congé de naissance adapté à notre époque et à nos enjeux de demain. Cela constitue une piste de réflexion et d'action sur ce sujet vaste et vitale pour le pays.
Dans le même temps, j'ai posé une question écrite à la Première ministre pour connaître les mesures que compte prendre le Gouvernement dans ce domaine ou du moins, savoir la philosophie de nos dirigeants sur le sujet.
Le premier mandat d'Emmanuel Macron et l'actuel montrent clairement l'absence de réflexion sur le sujet et est révélateur de sa politique menée à court terme.
Ma question à Elisabeth Borne
M. Alexandre Sabatou interroge Mme la Première ministre sur la baisse de la natalité qui s’est accentuée en 2022.
Depuis 2010 on assiste à une érosion de la natalité en France, celle-ci s’est accélérée avec la fin de la politique familiale voulue par le Gouvernement de François Hollande.
La baisse de la natalité touche principalement les classes moyennes qui sont le fer de lance de notre économie. D’un point de vue géographique ce sont les zones rurales qui sont le plus impactées.
En 2022, 723 000 naissances ont eu lieu en France soit le niveau le plus bas depuis 1946. Un recul historique qui se reflète dans le taux de fécondité qui atteint tout juste 1,8 enfant par femme contre 2 enfants en 2014.
Si l’on se concentre sur les femmes de moins de 40 ans, le taux de fécondité tombe à 1,65 enfant par femme, soit bien en dessous du taux nécessaire pour renouveler les générations.
L’abandon d’une politique nataliste volontaire a des répercutions aussi bien sur le dynamisme économique de la France, que sur l’avenir de notre nation.
Pour assurer les retraites de demain il faut une politique nataliste forte. Si la France ne relance pas sa natalité, demain la retraite sera repoussée à 70 ans, 75 ans voire plus. Ce n’est pas acceptable !
Il faut soutenir les familles et notamment les classes moyennes qui sont celles qui assument l’impôt avec peu de contreparties.
Il faut aider les mères en rallongeant les congés maternités, intégrer une part pleine dès le deuxième enfant dans le calcul de l’impôt.
Madame la Premier Ministre, que compte faire votre gouvernement pour relancer la natalité en France ?
Alexandre Sabatou
Député de l'Oise
Qu'est-ce qu'une question écrite ?
Les questions écrites sont posées par un député à un ministre ; seules celles qui portent sur la politique générale du Gouvernement sont posées au Premier ministre.
Elles sont les instruments parlementaires les plus anciens de contrôle de l’activité du Gouvernement. Ces procédures sans vote, dont le caractère est individuel, permettent l’information des députés sur des sujets ponctuels et des points d’actualité sans mise en jeu de la responsabilité politique du Gouvernement. En moyenne les réponses interviennent dans un délais de 180 jours.
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